Quelle est le degré d’implication de Dominique Strauss-Kahn dans le réseau de proxénétisme dit du Carlton de Lille ? C’est ce que vont tenter de déterminer les enquêteurs de la police judiciaire.
L’ancien directeur du FMI est arrivé ce matin dans une caserne de la gendarmerie de Lille où, sous la procédure de garde à vue, où il va être interrogé par les enquêteurs de la police judiciaire ne charge de l’affaire dite du Carlton, une sombre histoire de proxénétisme dont certaines des activités auraient été financés par des entreprises, notamment la filiale du groupe de BTP Eiffage.
Depuis que le nom de DSK a été évoqué dans cette procédure, le dossier du Carlton, déjà volumineux, a pris un surcroît de dimension et cristallise l’attention des médias.
Concrètement, les enquêteurs vont tenter de comprendre dans quelles conditions ont été organisées des soirées avec des prostituées, de la fin 2010 jusqu’à la veille de l’interpellation de DSK par le FBI, à New York le 13 mai 2011.
Ces soirées libertines, qui s’exportaient à Paris, New York ou encore Bruxelles et auxquelles l’ex-favori des socialistes pour la présidentielle a reconnu avoir pris part, ont été financés par des sociétés nordistes dont l’objet social n’avait, a priori, rien à voir avec les activités du Carlton : les enquêteurs vont tenter de savoir si Dominique Strauss Kahn connaissait l’origine de ces fonds, auquel cas il pourrait être poursuivi pour recel d’abus de biens sociaux.
L’autre volet de l’affaire porte sur les faits de proxénétisme aggravé : la législation française ne prévoit pas de poursuites pour les clients de la prostitution, mais s’il est avéré que DSK a suscité, en connaissance de cause, l’organisation de soirées accompagnées par des call girls professionnelles, il tomberait alors sous le coup de la complicité de proxénétisme.