Le président du Conseil régional souhaite récupérer la totalité des aides accordées en 2014 au groupe texan, propriétaire de l’usine Tioxide à Calais dont la fermeture prochaine vient d’être confirmée par ses actionnaires.
A la Margaret Thatcher, Xavier Bertrand a lancé devant les caméras un très explicite « I want my money back », référence à la célèbre sortie de l’ancienne première ministre britannique face aux représentants de la Communauté européenne en 1984. Sur la forme davantage que sur le fond, le recours à cette phrase devenue historique est surtout opportun en ce que le président du conseil régional des Hauts de France s’adresse à des anglophones, ceux de la multinationale américaine Huntsman, spécialisée dans la fabrication et la distribution de produits chimiques, et propriétaire de l’usine Tioxide à Calais. Il y a quelques jours, ces lointains actionnaires américains ont confirmé que le site nordiste serait fermé avant la fin de l’année, entraînant la disparition de 108 emplois. Xavier Bertrand, lui, espère les mettre au pied du mur en réclamant le remboursement des 12 millions d’euros que la Région leur avait versé à partir de 2014 pour sauvegarder l’usine calaisienne. Problème, les modalités d’attribution de cette subvention, négociée à l’époque par l’ancienne majorité socialiste, ne comportait aucune contrepartie garantissant le maintien des emplois de Tioxide.
Or l’actuel président régional soutient qu’Huntsman « savait déjà qu’il ne continuerait pas l’exploitation » lorsque l’accord a été signé avec les élus. « Dans le droit français, il doit y avoir une exécution des contrats de bonne foi, et là ce n’est pas le cas » argumente l’ancien ministre du Travail dans l’hypothèse (probable) ou le géant américain lui opposerait une fin de non-recevoir.
« Si vous ne voulez pas trouver une solution à l’amiable, on ira devant les tribunaux » a-t-il fait savoir aux dirigeants du groupe chimique.