La maire de Lille s’oppose au projet de regroupement de la région Nord Pas-de-Calais avec la Picardie. Mais son appel n’a pas été pris en compte par les députés qui ont adopté la réforme territoriale, tôt ce vendredi matin.
La réunion du Nord Pas-de-Calais à la région Picardie se précise. Ce matin, les députés ont adopté la dernière version du projet de réforme territoriale qui entérine les modifications introduites par le rapporteur du texte, le député PS Carlos Da Silva. Cette nouvelle mouture, qui prévoit de faire passer le nombre de régions de 22 à 13 (et non plus 14 comme dans le premier découpage) a soulevé une vague d’oppositions dans le Nord et en Picardie, deux territoires finalement voués à la fusion.
Une aberration économique ?
Très vite, la maire de Lille s’est placée en tête des mécontents, qualifiant ce projet d’ « aberration économique et sociale ». Dans une tribune cosignée par plusieurs élus du département du Nord, dont le président du conseil général Patrick Kanner, Martine Aubry estime que l’association de ces deux régions, « parmi les moins riches de la métropole […] reviendrait à créer des difficultés supplémentaires, à rajouter de la crise à la crise ». Les élus locaux redoutent notamment la création d’un territoire électoral trop favorable au Front National. Pour info, le taux de chômage en Nord Pas-de-Calais monte à 12,8% de la population active, et à 11,5% en Picardie, deux niveaux bien supérieurs à la moyenne nationale (9,8%).
Huit élus du département du Nord, associé à neuf autres députés du groupe PS ou apparentés, ont tenté, cette nuit, d’amender le projet, mais leur texte a été rejeté par la représentation nationale. Rappelons que la première réforme territoriale prévoyait le statut quo pour la région Nord Pas-de-Calais, et la fusion de la Picardie avec Champagne-Ardennes.