Faute d’accord avec les syndicats sur les mesures à mettre en œuvre dans le cadre du plan social, la nouvelle direction de La Redoute (Roubaix) a décidé de saisir le tribunal de commerce qui pourrait prononcer le placement en redressement judiciaire de l’entreprise.
Cette semaine, le projet d’accord sur les modalités du plan social a été rejeté par les syndicats de La Redoute. Dans l’impasse, la nouvelle direction du groupe, incarnée par Nathalie Balla et Eric Courteille, a décidé de saisir le tribunal de commerce de Lille afin de l’informer « des difficultés financières auxquelles est confrontée l’entreprise».
Dans un communiqué, La Redoute précise que cette démarche, obligatoire, doit permettre « d’étudier les suites qui peuvent être données à cette nouvelle situation », sous-entendant par là que le processus enclenché auprès du tribunal peut conduire à un placement en redressement judiciaire ou en sauvegarde.
Un plan de continuation ?
Dans le cas d’un redressement judiciaire, La Redoute serait mise sous tutelle, c’est-à-dire qu’un administrateur ad hoc prendrait les rênes de sa comptabilité afin d’examiner les pistes permettant d’apurer le passif de l’entreprise. Ce type de procédure prévoit une période d’observation de plusieurs mois au terme de laquelle la cession ou continuation, voire la liquidation de l’entreprise, est décidée par les juges.
En l’état actuel, le plan social présenté par la direction de La Redoute prévoit la suppression de 1 178 emplois en quatre ans, dont 700 départs contraints. Le groupe essuierait, chaque année, des pertes de 30 à 40 millions d’euros.