Le funéraire, un secteur atomisé à la recherche d’un sens nouveau

Le marché du funéraire connaît de nombreuses pratiques abusives depuis plusieurs années. Afin de lutter contre ces pratiques, un groupe nommé FUNERIS a vu le jour il y a 30 ans.

FUNERIS : un réseau engagé pour la transparence

Regroupant des entreprises indépendantes reconnues localement pour leur qualité et leur humanité, ce réseau permet d’apporter plus de transparence aux familles endeuillées. Elles peuvent ainsi privilégier et choisir des entreprises funéraires qui correspondent à leurs valeurs. Une aubaine lorsque l’on sait que certains acteurs n’hésitent pas à profiter de la vulnérabilité des familles endeuillées …

Le réseau FUNERIS lutte principalement contre les accords et partenariats effectués avec des organismes financiers qui sont contraires à la loi. En effet, les accords abusifs entre banques, assurances, mutuelles, plateaux d’assistance et groupes funéraires financiers sont nombreux. L’objectif de FUNERIS est donc d’effectuer de la prévention en mobilisant les adhérents du réseau, que ce soit dans la presse, dans des salons ou encore à la radio.

Parmi les pratiques abusives, nous pouvons notamment retrouver les clauses référencées dans certains contrats souscrits auprès des banques et des assurances. En effet, il arrive parfois que le bénéficiaire (l’entreprise qui exécutera les prestations funéraires) soit désigné par défaut. Le consommateur n’a donc d’autre choix que de se retourner vers l’entreprise sélectionnée, bien que cette pratique soit contraire à la loi :

• Toute prise d’intérêt à l’occasion ou en prévision des funérailles est interdit (articles L. 2223-33 et L. 2223-35 du Code Général des Collectivités Territoriales – CGCT).
• Il est interdit pour un assureur d’exercer une autre activité que la sienne en assurance-vie (art. R. 322-2 du Code des assurances). Il n’a donc pas le droit de proposer des prestations funéraires, ni un prestataire

Certains souscripteurs reçoivent également une carte assistance plusieurs mois après signature d’un contrat. Cette carte contient un numéro d’assistance d’une plateforme qui dirige les familles en deuil vers un opérateur funéraire. Une pratique qui met donc en avant certains acteurs au détriment des autres.

Des nouveaux modèles éthiques et responsables

Les valeurs du réseau FUNERIS font écho à celles des coopératives funéraires. Engagées, éthiques et responsables, ces coopératives ont commencé à se développer au Québec il y a plusieurs années et émergent tout juste en France.

La première coopérative de pompes funèbres est nantaise ; elle a été créée en 2017. Trois femmes engagées sont à l’origine de ce projet, elles ont décidé de placer l’innovation, l’écologie et l’humain au cœur de leur métier. Selon elles, le décès d’un proche ne devrait pas être l’occasion d’effectuer du profit et d’exploiter le deuil. Il est au contraire nécessaire de fournir des services d’une qualité irréprochable, associé à des pratiques commerciales humaines et respectueuses.

De par son statut de société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), la structure est détenue, selon les chiffres de fin 2019, par plus de 500 membres souscripteurs (salariés, entreprises de l’économie sociale et solidaire, associations et citoyens). Leur gestion est, de fait, désintéressée : les tarifs pratiqués sont équitables, ils servent à couvrir les frais et à garantir la pérennité de l’activité. Cette particularité garantit aux familles une approche honnête, sans pression commerciale. D’autres acteurs semblent suivre cette tendance des funérailles éthiques et responsables puisqu’une nouvelle coopérative funéraire a vu le jour à Rennes il y a quelques mois.

Si le marché des pompes funèbres s’est concentré ces dernières années, à l’instar d’autres marchés (assurance, gestion des déchets, téléphonie), la tendance va-t-elle s’inverser ? En effet, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à s’engager par leurs actes d’achat. Les pratiques abusives dans le funéraire commencent à être connues, c’est pourquoi de nouveaux modèles émergent. Ces coopératives se rapprochent des entreprises à mission (voir aussi le modèle B-CORP) qui intègrent dans leur mission, leur modèle économique, leurs effectifs, leurs produits ou services, des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. La finalité de l’entreprise n’est donc plus seulement de faire du profit puisque toutes les parties prenantes sont conviées à la table des négociations.

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