Inauguré en grande pompe par le président de la République François Hollande, le Louvre-Lens, première antenne délocalisée du plus grand musée parisien, ouvrira ses portes au public le mercredi 12 décembre 2012.
Un Louvre à Lens. Qui l’aurait cru il y a encore quelques années ? Déjà, l’ouverture en 2010 d’un centre Pompidou à Metz avait ouvert les portes à tous les paris culturels.
Le projet lensois relève encore davantage du symbole. L’antenne du Louvre, conçue en un vaste rectangle de verre, joli clin d’œil géométrique à la pyramide Pei trônant au centre de la cour Napoléon du palais parisien, a été construite sur une ancienne fosse (Théodore Barrois) des mines de charbon lensoises.
Symbole de reconversion
L’image est donc forte. Elle déchire à la fois, sans l’effacer, le passé marqué par la guerre et la désindustrialisation, et dévoile une perspective de reconversion pour le futur de la région, et signe un nouvel acte de naissance.
Le Louvre-Lens a été inauguré ce mardi 4 décembre (jour de la Sainte Barbe, patronne des mineurs) en présence du chef de l’Etat François Hollande, mais il ouvrira au public le mercredi 12.
Ce projet date de 2004. Un an auparavant, le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon avait lancé un programme visant à décentraliser en province des antennes des grands musées parisiens.
Le Pompidou 2 avait ouvert, on l’a dit, à Metz en 2010, avec un succès jamais démenti depuis. Lens a remporté le Louvre 2 face à cinq villes candidates du nord de la France, Amiens (Somme), Arras (Pas-de-Calais), Béthune (Pas-de-Calais), Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Calais (Pas-de-Calais) et Valenciennes (Nord).
Le chantier démarre fin 2009 sur les plans du projet architectural défini par l’agence SANAA.
La partie immergée de ce Louvre 2 est un immense quadrilatère de verre et d’aluminium poli qui renferme une surface totale de 20 000 m², dont 5 000 m² d’exposition.
C’est une convention scientifique et culturelle qui lie le Louvre-Lens à son illustre homologue parisien : à ce titre, il accueillera des expositions semi-permamentes, et renouvelées régulièrement des pièces les plus représentatives du grand Louvre.
La grande galerie gratuite pendant un an
200 chefs-d’œuvre (dont « La Liberté guidant le peuple » de Delacroix, et le « Balthazar Castiglione » de Raphaël) parent la grande galerie du temps traversé ce mardi par le président Hollande, aux côté de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti et des anciens premiers ministres Pierre Mauroy et Lionel Jospin. Cette artère sera accessible gratuitement pendant un an.
Le Louvre-Lens souhaite drainer un volume de 700 000 visiteurs dès la première année, et une moyenne 500 000 ensuite.
L’ensemble du projet a coût près de 200 millions d’euros.