Après Toulouse, c’est à Lille que les impôts locaux vont le plus augmenter cette année (+10,5%). Le tour de vis sera opéré sur la taxe foncière payée par les propriétaires.
Martine Aubry a pris sa décision fin 2014, moins de six mois après le début du troisième mandat à la Mairie de Lille : les impôts locaux vont progresser de 10,5% en 2015. C’est la plus forte augmentation observée dans l’ensemble des métropoles françaises, après Toulouse (+15%). Politiquement, cette mesure pèse d’autant plus lourd que l’ex-première secrétaire du Parti Socialiste, en fonction depuis 2001 dans la capitale nordiste, se targuait de n’avoir jamais augmenté le taux de fiscalité sur son territoire. Elle affirme y avoir finalement été contrainte par la politique de rigueur du gouvernement qui va se traduire par une baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans du niveau des dotations publiques accordées aux collectivités locales.
Taxe foncière : près de 100 euros de plus cette année
Martine Aubry estime à 20 millions d’euros la perte subie par la Lille depuis 2011, et anticipe une coupe supplémentaire de 9 millions d’euros cette année. Pour maintenir son programme d’investissement (piscine de Lille-Sud, crèche de la Porte de Valenciennes, Maison de l’Economie et Solidaire…) et assurer les financements des charges dites incompressibles (réforme des rythmes scolaires), la municipalité de Lille opte donc pour une hausse de ses recettes fiscales. La taxe d’habitation, due par les locataires ne va pas bouger, mais la taxe foncière, appliquée aux propriétaires, va passer de 23,56% à 29,06, soit une hausse d’environ 90 euros par an.
« Nous avons choisi d’augmenter la taxe foncière car elle n’est payée que par 27 % des Lillois » justifie l’équipe de Martine Aubry. La hausse dépassera 100 euros pour près de deux foyers sur dix (17,5%). Les commerces de proximité verront, eux, leur facture fiscale s’alourdir de 150 euros environ.