Réélue dimanche avec 52% des voix, Martine Aubry rempile pour un troisième mandat municipal à Lille. Résistera-t-elle aux sirènes de Paris ?
Martine Aubry vient de remporter sa troisième élection consécutive à Lille. Victime comme beaucoup de ses homologues socialistes d’un vote-sanction à résonnance nationale, ce scrutin, marqué par une forte percée du FN, a été moins triomphale que le précédent pour l’ex-première secrétaire du PS.
Sa liste recueille ainsi 52,06% des suffrages, certes loin devant celle du candidat de centre-droit Jean-René Lecerf mais celui-ci a été pénalisé par une triangulaire impliquant le frontiste Eric Dillies (18,22%). Pour info, Martine Aubry avait obtenu 66,56% des suffrages en 2008. Lors de ces mêmes élections, le FN avait tout juste franchi la barre des 5%.
A l’issu du second tour, Martine Aubry a été questionné sur les mauvais scores des candidats socialistes à l’échelle nationale, soulignant que le gouvernement ne devait pas dénier « ses responsabilités ». Une manière d’accréditer la thèse d’un remaniement auquel elle a, plusieurs fois, assuré qu’elle ne souhaite pas y prendre part, désireuse de se consacrer à son mandat Lillois. ces derniers mois, la « Dame des 35 heures », comme elle fut longtemps appelé après son expérience gouvernementale auprès de Lionel Jospin (1997 -2001), a été plusieurs fois pressentie pour Matignon, voire pour Bercy après la fin de l’ère Ayrault.