Le premier ministre Manuel Valls a donné son accord à la maire de Lille Martine Aubry pour qu’elle applique dans sa ville l’encadrement des loyers prévu par la loi Alur.
Elle avait dit qu’elle interviendrait pour donner son avis sur le cap politique invarné par le gouvernement Valls 2 constitué après le limogeage d’Arnaud Montebourg. La voix de Martine Aubry, maire de Lille, candidate aux primaires du parti face à François Hollande en 2011, s’est fait entendre dès samedi jusqu’à La Rochelle, dans les couloirs de l’Université d’Eté où la « Dame des 35 heures » n’était pourtant pas physiquement présente. Tôt dans la journée, l’ancienne première secrétaire du PS a, par l’intermédiaire d’un communiqué, réclamé auprès de Matignon le droit d’appliquer dans sa ville l’encadrement des loyers, une mesure partiellement enterrée la veille par le premier ministre Manuel Valls lors de la présentation de son plan de relance de l’immobilier. Dans les faits, cette mesure, intialement destinée à être appliquée dans toute la France, devait au final être limitée à Paris intra-muros, et à titre expérimental.
Valls lâche du lest
« Paris n’est pas la seule ville de France à avoir besoin d’une régulation de ses loyers. Nous souhaitons que Lille, malheureusement reconnue comme la troisième ville la plus chère de France, puisse également encadrer ses loyers », écrivait Martine Aubry samedi dernier. La réponse ne s’est pas trop fait attendre. Dès le lendemain, Manuel Valls a profité des colonnes du JDD pour concéder que si « d’autres villes comme Lille sont volontaires, en plus de Paris, pour expérimenter l’encadrement des loyers, qu’elles le fassent ». Une manière de donner carte blanche à Martine Aubry.
Rappelons que l’encadrement des loyers promis par la Loi Alur de Cécile Duflot n’est pas une mesure de blocage des prix. A l’avenir, les loyers pratiqués par les propriétaires d’immeubles pourront être augmentés, mais pas au-delà d’une certaine limite, celle fixée apr l’indice de référence des loyers, un baromètre réputé représentatif des prix et du marché. Cette règle devait, à l’origine, être appliquée dans les zones en tension où l’évolution de l’IRL a été deux fois plus rapide que la moyenne nationale depuis 2002.