Pour les salariés du vépéciste menacé par un plan social portant sur 700 postes, leur maison-mère Kéring a sciemment « pompé » l’activité de La Redoute pour investir dans le secteur du luxe. Ils l’ont fait savoir aujourd’hui lors d’une grande manifestation à Lille.
La chute de La Redoute signera-t-elle fin d’un cycle pour le secteur, presque bicentenaire, de la vente à distance ? Le plan social annoncé fin octobre par le groupe Kéring, ex PPR, actionnaire majoritaire du vépéciste, pionnier historique de la filière en 1837, fait peser la menace, lourde, d’un vaste plan de suppression de postes, environ 700 sur les 3300 que compte encore l’entreprise en France (principalement dans le Nord) et à l’étranger.
Pour les salariés et les syndicats, CGT en tête, l’objectif d’une telle opération pour Kéring, toujours dirigé par François-Heni Pinault, est clairement de faire baisser la cote de La Redoute en vue de la « brader » aux mieux-offrant.
Trois candidiats à la reprise ?
«Quand on est prêt à donner une boîte comme La Redoute pour un euro symbolique et en plus à donner de l’argent à l’éventuel repreneur, c’est que vraiment on veut s’en débarrasser!» a dénoncé le délégué syndical CGT Fabrice Peters à l’AFP. En coupant cette branche « distribution » pénalisée, il est vrai, par le retard pris sur le segment du commerce numérique, Kéring souhaite amorcer un recentrage stratégique sur le luxe et le style de vie.
M. Pinault a évoqué « une nouvelle étape » qui doit se traduire par « l’adaptation de l’outil industriel », afin « d’assurer la pérennité de l’activité ». Un plan qui figurera dans « le plan industriel du futur repreneur ».
Trois candidats potentiels seraient sur les rangs de La redoute : la foncière Altarea Cogedim, le fonds d’investissement OpCapita et HIG Capital.
En 2012, La Redoute, dont le siège se trouve à Roubaix, a affiché une perte de « quelques dizaines de millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 1,1 milliard ».