Depuis février 2022, un décret impose aux restaurateurs locaux d’informer leurs clients sur la provenance de leurs viandes de porc, d’agneau, de mouton et de volailles.
L’étiquetage de la viande de bœuf, obligatoire depuis 2002 pour permettre aux consommateurs de connaître l’origine géographique du produit, s’étend depuis cette année à d’autres aliments carnés : il s’agit du porc, des ovins (agneau et mouton) et des volailles.
Cette mesure, introduite par un décret publié le 27 janvier 2022, s’applique depuis le 1er février dernier à tous le secteurs de la restauration « hors domicile » qui proposent des repas sur place ou à emporter, dont les cantines scolaires, les établissements commerciaux qui ont pignon sur rue et les self d’entreprises.
Droit d’information du consommateur
L’obligation d’étiquetage imposée à la viande de bœuf faisait suite, il y a une vingtaine d’années, à la crise sanitaire de la vache folle qui avait entraîné l’abattage systématique de nombreux cheptels. Cette épizootie avait fortement marqué l’opinion et conduit les pouvoirs publics à prendre des dispositions pour rassurer les consommateurs et relancer la production bouchère de bovins, après une longue période de défiance. Dans la région des Hauts-de-France, un restaurant de viande à Arras ou à Lille est donc tenu d’indiquer sur sa carte la provenance de ces aliments carnés (bœuf français, européen ou issu de l’import), leur pays d’origine et d’élevage.
Le décret du 27 janvier 2022 élargit donc cette règle à d’autres types de viandes : le porc est désormais concerné, comme l’agneau et le mouton, mais aussi les volailles (au sens large). Cette décision repose sur le principe de droit à l’information des consommateurs et prétend répondre à leurs préoccupations sur la qualité des aliments servis en restauration.
Un besoin de transparence qui passe donc par la traçabilité des produits agricoles, et plus particulièrement de l’élevage. Cet étiquetage prolonge en quelque sorte une des mesures de la Loi EGalim de 2018, laquelle exige désormais des distributeurs qu’ils déclarent en ligne, sur un site grand public, la liste des produits faisant l’objet d’un rappel en magasin en raison de leur potentielle dangerosité.
Satisfaction de la filière Industries de l’Hôtellerie
La mention obligatoire de l’origine des viandes a été salué par l’UMIH (Union des Métiers des Industries de l’Hôtellerie), et notamment par sa branche restauration qui se félicite de « pouvoir mettre en avant le travail de nos producteurs français ». Et d’ajouter, par la voix de son président, que cette réglementation est « l’une des rares parmi celles qui nous tombent dessus depuis deux ans, dont l’application se fera avec enthousiasme par nos professionnels, commerçants ou collectivités».
De son côté, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie affirmait par cette mesure faire oeuvre de transparence, une notion que de très nombreux citoyens appellent de leurs vœux en lien avec une prise de conscience collective sur « l’impact très fort de la nutrition sur la santé ».
D’après les chiffres officiels de l’Etat, la viande reste un valeur sûre de la gastronomie nationale : les français en consomment trois fois plus qu’il y a vingt ans.