Devant les lenteurs de l’administration, les chauffeurs de taxis ont décidé de prendre leur destin en main, et d’intimider eux-mêmes les utilisateurs de l’application numérique UberPop. Des actions sont à prévoir ce week-end.
Partout où UberPop est implanté, les services amdinistratifs ont pris des mesures d’interdiction afin de dissuader les particuliers de proposer leurs services à l’entreprise américaine, accusée d’attaquer le monopole des taxis. A Lille, l’arrêté a été signé le 27 mai dernier. Il est valable 4 mois. Mais les chauffeurs professionnels s’impatientent. Ils reprochent aux autorités de ne pas prendre le taureau par les cornes.
Une quinzaine de délits constatés par la Police
Dans les colonnes de la Voix du Nord, le président de l’Union des taxis du Nord (UNT), se plaint que « l’application continue à fonctionner, que les voitures Uber tournent toujours », bref « que les choses ne bougent pas assez vite ».
Rappelons qu’UberPop met en contact des particuliers avec d’autres particuliers qui acceptent de les transporter à bord de leurs voitures personnelles. Ces courses ont l’avantage d’être beaucoup moins chères que les trajets proposées les taxis dont le système tranche nettement avec celui d’Uber, ultra-libéral et débarrassé de toutes contraintes administratives. Face à cette concurrence jugée « déloyale », on comprend la colère qui prend les professionnels aux tripes. Eux qui se plaignent de s’être endettés pour s’offrir une licence professionnelle, et, par elle, un droit de travailler. Ils demandent ni plus ni moins la déconnexion de l’application Uberpop, et comptent le faire savoir ce week-end à travers des opérations spectaculaires. Jeudi, plusieurs chauffeurs de taxis sont partis à la chasse aux collaborateurs d’Uber afin de les livrer à la police. Une voiture a même été immobilisée sut le parking du centre B’Twin où un particulier venait d’être déposé par un utilisateur de l’appli.
Les forces de l’ordre assurent, de leur côté, agir avec fermeté : elles auraient neutralisé dix voitures mercredi et jeudi à Lille, constaté 14 délits et dressé trois procès-verbaux. Mais ces contrôles restent insuffisants pour les taxis.