En 2012, un salarié de l’usine Toyota, qui s’était rendu aux toilettes pendant les vœux du président du groupe, a été licencié pour faute grave. L’intéressé affirme avoir été victime d’une discrimination syndicale.
Il avait retiré son équipement de protection pour aller téléphoner aux toilettes. Une absence que n’a guère goûtée la direction du groupe, d’autant qu’elle est, comme par hasard, survenue pendant les vœux traditionnel du président de Toyota France, présent ce jour-là dans l’usine de Valenciennes (Nord).
Le couperet est tombé peu après : convoqué, le salarié, qui s’appelle Ludovic, s’est vu notifier un licenciement pour « faute grave ». Selon ses supérieurs, son escapade aux toilettes s’apparente ni plus ni moins à « un abandon de poste ».
Dite comme ça, l’affaire peut sembler très surprenante et juridiquement bancale. Mais, à regarder de plus près, les rapports conflictuels qui, depuis de nombreuses années, opposaient ce salarié à sa hiérarchie, explique la sévérité d’une telle sanction. L’homme est syndicaliste. En 2004, il avait, à ce titre, fait condamner Toyota pour non-paiement d’indemnités de transport. Depuis cette époque, il serait dans le collimateur de la direction de l’entreprise prompte à saisir la moindre occasion pour le « mettre à l’écart » estime Me Dominguez, l’avocat du salarié.
Jugeant son licenciement injustifié, Ludovic demande à être réintégré dans l’entreprise et réclame, parallèlement, 30 000 euros dommages et intérêts. Le Conseil des Prud’hommes de Valenciennes, qui examinait l’affaire cette semaine, a mis sa décision en délibéré au 25 septembre prochain.
Pour info, Le Code du Travail oblige l’employeur à accorder 20 minutes de pause à ses salariés dès lors qu’ils fournissent un travail de six heures, par jour, dans l’entreprise. Mais la fameuse « pause-pipi » n’obéit pas aux mêmes règles que la pause-café ou la pause-clope : ayant pour but de satisfaire un besoin naturel, elle n’a pas à être chronométrée.