Une salariée de PSA Peugeot Citroën (site de Valenciennes), a fait l’objet d’une procédure de licenciement parce qu’elle avait gardé dans son sac deux raclettes appartenant à l’entreprise. Son geste avait été considéré comme un vol par un de ses collègues qui l’a dénoncé auprès de la direction.
Le groupe PSA Peugeot-Citroën a refait parler de lui en début de semaine, mais pas dans la rubrique économique.
Une histoire presque banale a fait grand bruit sur le site de Thrith Saint-Léger Valenciennes (2 100 salariés). Une salariée, affectée à la conduite d’une machine, a été accusée de vol par un des collègues qui l’a vu, avant les congés d’été, mettre dans son sac à dos deux raclettes de sol, chacune d’une valeur de 3 euros.
Du matériel à 3 euros
L’intéressée a fait immédiatement l‘objet d’une procédure de licenciement, la direction du site jugeant que ce geste remettait « clairement en cause la confiance qui lui était attribuée ».
La CGT est montée en créneau. Avec une toute autre version. Selon le syndicat, la salariée aurait conservé ces deux raclettes pour les emmener avec elle sur son nouveau poste, « car avec les restrictions de budget il est difficile d’avoir du matériel » (PSA, en plein déconfiture sur le marché automobile européen, a annoncé en début d’été un plan de 8 000 suppressions d’emplois).
La jeune femme a témoigné aujourd’hui sur France 2 : « Je suis en CDI. J’ai les moyens de me payer des raclettes » s’est-elle défendue, « aurais-je ainsi risqué mon emploi pour un vol à 3 euros ? ».
La direction de PSA suspend le licenciement
L’affaire a pris une telle dimension dans les médias que la direction du groupe s’est emparée du dossier, affirmant qu’elle « n’était pas au courant de cette décision et que les faits seront réexaminés très rapidement ». Et d’ajouter : « Un point sera fait dans les meilleurs délais et dans cette attente la sanction est suspendue ».
Pour la CGT, cette histoire est d’autant plus dommageable qu’elle s’inscrit dans un contexte de dénonciation et de « pressions » engendrées par le climat social qui règne dans l’ensemble du groupe. Le syndicat avait estimé qu’il s’agissait d’un «licenciement abusif».
Le site PSA de Valenciennes, qui emploie 2 300 personnes, fabrique 1,5 million de boîtes de vitesse par an.